On l'a fait !


Jusqu’ici, je n’ai fait quasi aucun retour personnel du salon.

 

Pourquoi ?

 

Simplement parce que je passe généralement une bonne semaine à fignoler le résumé en image que vous pouvez trouver sur le site Aventuriales.fr *.

 

Alors pourquoi cette fois-ci ?

 

Parce que cette édition restera indéniablement dans les mémoires comme le salon qui a bravé 2020. C’est terminé et j’ai encore du mal à réaliser, tant le salon a été ma quasi unique préoccupation des deux derniers mois. Pourtant ce ne sont pas les autres sources qui se sont taries, celleux qui me suivent sur FB, le savent : chatons sauvages dans mon jardin, problème de voiture et de garagistes pas toujours très honnêtes, inondations en tout genre, fissures dues à la sécheresse**. On va s’arrêter là pour l’inventaire, mais autant dire que mes projets personnels et littéraires n’ont que très peu avancé durant cette période stressante.


D’abord et avant tout, les Aventuriales, c’est une équipe de potes, de passionnæs (de doux dingues, même) qui souhaitent soutenir les littératures de l’imaginaire*** et toutes les créations qui s’en inspirent. Donc, même si ce billet se veut personnel, il n’a pas vocation à gommer cet aspect qui fait la force de notre festival. Bien au contraire, si notre équipe n’était pas aussi soudée et aussi barge****, j’aurais depuis longtemps jeté l’éponge.

Organiser un salon, c’est du boulot.

Organiser un salon en 2020, c’est juste de la folie furieuse.

On ne peut que comprendre que certaines orga aient préféré renoncer avant de ne plus avoir le choix. L’actualité leur donnant raison. Et pourtant, doit-on baisser les bras ? Si nous avons pu le faire, j’entends par là, si nous avons pu mettre en place les mesures sanitaires et les faire respecter, pourquoi n’en serait-al pas de même ailleurs ? Pourquoi nous traiter en irresponsables ? Certes, leur existence est non-nulle, mais contrairement à ce qu’on nous rabâche, iels ne sont pas majoritaires.

Aujourd’hui, j’espère de tout mon cœur que le succès des Aventuriales permettra à d’autres salons d’obtenir leurs autorisations. Je pense tout particulièrement à Grésimaginaire, Imagina’Livres et ImaJn’ère dont les dates commencent à se rapprocher alors qu’on parle de fermer les gymnases et d’interdire toutes déambulations (oh misère !)

Table ronde sur l'organisation de salon avec la participation de notre président, de Pierre-Marie d'ImaJn'ère et Pascale Languille de Grésimaginaire

Revenons au sujet de ce billet

La préparation de cette édition, et surtout les derniers soubresauts de l’actualité avec les contraintes et incertitudes qui en ont découlé, m’ont vidé, épuisé. J’ai donc attaqué le salon dans un état proche de l’amibe sous prozac. D’autant plus que l’installation ne s’est pas déroulée au mieux : barnums manquants, voire morceaux de barnum (vi y a des gens qui volent des murs de toiles, vous le saviez, vous ?) une météo qui s’est efforcée de nous tromper et de nous faire mentir, plus les improvisations de dernières minutes, parce que choses qui fonctionnent bien sur le papier, n’ont pas toujours l’amabilité d’en faire autant sur le terrain.

 

Les quatre romans disponibles sur le salon, bien que répartis un peu partout dans la salle, ça n'a pas empêché les lecteurices de me les ramener pour se les faire dédicacer

Bref, samedi matin, je n’étais pas vraiment d’humeur, surtout qu’il a fallu rappeler les consignes à certains arrivants. Fort heureusement, cette attitude insouciante vite réprimée s’est limitée à quelques visiteurs en provenance d’un passé révolu (vous noterez l’emploi voulu du masculin, car curieusement ce sont surtout des messieurs qui se sont fait réprimandé et pas toujours les plus jeunes). Et, une fois constaté que la grande majorité des exposanz comme les visiteurices avaient à cœur que Ménétrol ne devienne pas le prochain cluster à faire la une des journaux, j’ai pu rejoindre le stand Mnémos et m’asseoir derrière ma pile de livres, bien décidæ à n’en pas bouger sauf cataclysme majeur*****. Le Chant des Fenjicks étant attendu, ça aurait dû être le cas. ******

 

Ai-je précisé qu'il faisait un froid de gueux, dimanche ?

 

le bilan

Au final, J’ai pas vraiment eu le temps de respirer ni même de cogiter, tout juste de papoter avec ma voisine, mon éditeur et quelques lecteurices que déjà, on était dimanche et que le salon se terminait. J’ai raté plein de trucs (la danse des fans-corps dans la salle vidée, entre autres). Je n’ai mis le nez dehors que pour le pliage. J’ai pu acheter quelques livres, mais y en a plein que j’ai « raté », comme j’ai raté plein de potes, mais assez curieusement, j’étais plus en forme dimanche soir que samedi matin.

 

Qu’est-ce qui m’en reste ?

 

Comme toujours la rencontre avec le public. Rien ne fait plus plaisir et ne remotive que des inconnus venant chercher votre dernier bouquin parce qu’iels ont aimé le précédent.

 

Les trop rares retrouvailles et échanges avec les copains et copines qu’on n’a pas vues depuis une éternité

 

Voir qu’un projet un peu fou a quelques chances de se réaliser avec un éditeur motivé, que d’autres encore en gestation sont attendus

 

La standing ovation, avec notre président au bord des larmes

 

Le repas de clôture chez en Attendant Louise

 

Le manque incroyable lorsque tout est plié et qu’il faut retourner au train-train quotidien et que le soleil vient vous narguer au coin de la fenêtre en mode na na na nère…

 

les apartés iconoclastes

* Ne cherchez pas l’article, s’il n’est pas linké, c’est qu’il n’est pas encore en ligne

 

** Cherchez l’erreur

 

*** Deux éditeurs que je respecte beaucoup ont dit ce week-end qu’ils trouvaient cette appellation un peu infantilisante, mais notre staff revendique l’ouverture et l’inclusivité (marrant, exclusivité, c’est OK, mais inclusivité, ne l’est pas… snif) qu’elle suppose.

 

**** Ceux qui ont déjà entendu les annonces micro de notre président n’en peuvent plus douter. Genre : « on vous adore, mais maintenant c’est l’heure, cassez-vous ! »

 

***** Un jour, il faudra que je liste les trucs dont je ne m’occupe ABSOLUMENT pas dans l’organisation. Au moins à destination des bénévoles du jour J. C’est incroyable, comme iels savent tous où me trouver quand y a une quenouille alors qu’on a un stand Aventuriales qui doit en principe leur servir de point de base où trouver des membres de l’asso mieux à même de résoudre le problème. Les participants, comme je suis plus ou moins leur interlocuteurice de base, c’est normal qu’iels s’adressent à moi, même pour des trucs qui ne relèvent pas de ma compétence, mais parfois, ça serait quand même cool qu’iels ouvrent leurs mails et lisent les infos qu’on s’escrime à leur envoyer pour éviter les bugs. Franchement, c’est usant, surtout quand on s’est défoncé comme a dû le faire cette année et j’avoue avoir nourri quelques envies de meurtres.

 

****** Sauf trois « entretiens » programmés en amont plus deux vidéos prévues de longue date, plus les deux tables rondes que j’animais et que je n’avais pas du tout eu le temps de préparer.