En ces temps de covid et de frustration due à l’annulation de tous les salons de printemps, le moral en a pris un sacré coup. Le mien, bien sûr, mais pas que… Du coup, côté écriture, une fois le projet en cours bouclé, je me suis mise à ranger la cave, la buanderie, refaire des masques, jardiner quasi jour et nuit… bref, tout pour pas écrire. Et puis je suis tombée sur un article de blog, celui de la Louve Errante, où Ophélie raconte une vraie fausse résidence d’écriture entre copines et je me suis dit : why not ?
J’ai une maison, pas bien grande, mais avec deux chambres libres, dans laquelle y a deux lits, je peux sans problème recevoir 4 personnes, il m’est arrivé de monter à 6 pour les Aventuriales… (je le fais plus, parce que ça implique camping dans le salon). Je dispose d’un grand salon-salle à manger, d’une serre froide que je transforme en coin cosy dès qu’elle se vide au profit du jardin et d’une chouette terrasse. Oki, c’est en ville, mais dans un quartier périphérique et assez calme. Ça se tente, non ?
Je n’ai eu aucun mal à trouver 4 copains que l’idée a séduits. Ils étaient en fait bien plus nombreux, mais quand il s’est agi de se mettre d’accord sur des dates, c’est devenu plus compliqué et on est retombés à 4. Parfois, les choses s’arrangent pour le mieux. Ce fut le cas tout du long.
Durant les semaines suivantes, impossible de me débloquer avec trois projets en file d’attente, un quatrième en attente de signature, plus une nouvelle soit à corriger soit à réécrire. Bref, le mode panique commençait à se profiler. La pression ne me réussit pas, j’aime avoir le temps de bosser un texte en profondeur. Cette retraite qui pour moi, n’en serait finalement pas trop une était-elle une bonne idée ? J’avoue que je commençai à me poser la question quand mon premier invité a débarqué à la maison avec trois jours d’avance sur les autres. Déjà nos discussions m’ont aidé à faire le tri dans mes priorités et comme je m’attendais à ne pas être très performante, je me suis donné comme objectif pour ces 5 jours de fausse retraite de corriger la nouvelle rien de plus. Après tout, en étant chez moi, j’aurai plein de taff à côté à commencer par gérer la portée de chatons qui s’est installée chez moi en juin et bien sur le jardin. Pour le reste, il était prévu de tout partager et ça a super bien fonctionné.
Au final, on a beaucoup discuté écriture, littérature, sucettes et genres (comprendra qui peut), on a fait des grandes balades, on s’est empiffré de glaces et de tomates, mais surtout on a beaucoup bossé. Même s’il a fallu trois jours à mon héroïne pour ouvrir une boîte de crème de marrons, elle a fini par l’ouvrir !!!
Le dernier jour, on a même « sauvé » les Aventuriales ! Ou du moins, les copains m’ont convaincu de ne pas jeter l’éponge pas avant d’avoir étudié toutes les solutions possibles – au bout d’un moment ça devient usant d’envisager le pire et l’annulation d'un concert la veille du jour J, nous a fichu un sacré coup et notre trésorière a flippé grave et je ne pouvais pas lui donner tort – et au final, des solutions, on en a trouvées. Oki, ça a impliqué un sacré coup de collier dont : révision du plan de salle – ce que je m’étais promis de ne pas faire –, réorganisation de la circulation sur tout le site afin que ça soit cohérent, implantations des barnums, de la scène, des espaces assis pour le public…
Bref, une vraie-fausse retraite très positive qui m’a complètement remise sur les rails. Mon planning pour les prochains mois est déjà bien entamé, avec un syno de torché, un autre presque terminé (j’espère arriver à le boucler avant la fin du mois, mais les Aventuriales restent ma priorité ce mois-ci et le prochain). J’en ai trois à boucler pour déposer une demande de bourse, après quoi, je pourrai attaquer une réécriture qui me tient à cœur et qui fera peut-être bien l’objet d’un nouveau billet de blog.