Lecture et statistiques amusantes

 

 

 

Depuis le début de l'année, j'ai ouvert au moins 42 bouquins, pour n'en terminer que 36. 6 me sont donc tombés des mains. Pourquoi ? Plutôt que de lister les petits trucs qui m'irritent, me sortent de ma lecture ou me font carrément abandonner un livre, j'ai décidé de m'attarder sur ce qui au contraire m'accroche dans un roman.

 

Mais avant un peu de statistiques

 

  • 41/42 de ces romans relèvent de la SFFF ou littératures de l'imaginaire
    • 38/42 ont été écrits au cours des 10 dernière années (mais + de la moitié au cours des 5 dernières)
    • 37/42 d’auteurs ou autrices francophones
    • 19/42 d’autrices (17 francophones contre 2 anglophones)
  • 18/42 classé en SF
    • 9/18 de space op (dont 3 qui me sont tombés des mains)
    • 7/18 sont des uchronies
    • 3/16 parlent de voyages dans le temps
  • 3/21 sont à classer en  Fantasy pure
  • 1 m/m en littérature blanche
  • 2 histoires de vampire
  • 1 de zombie
  • 2 livres jeunesses

 

Les personnages et représentation

 

  • 12/42 ont pour personnage principal une femme
  • 17/42 ont pour personnage principal un homme blanc, hétéro de moins de trente ans en pleine possession de ses moyens
  • 7/42 n’ont pas de personnage principal, mais un groupe plus ou moins large, le plus souvent mixte. Sur 5 de ces romans, les filles jouent à part égale avec les garçons ce qui est plutôt sympa
  • 6/42 mettent en avant un protagoniste atypique : une métisse, deux obèses, un travesti pansexuel, un vampire bi et un homosexuel, pour ce dernier étant donné que c’est le roman m/m, on va dire que ça ne compte pas.
  • 3/42 seulement présentent au moins un personnage secondaire de couleur, perso, je trouve cela très peu
  • 1/39 évoque la possible homosexualité d’un personnage secondaire de manière positive

Les grands absents

 

  • pas le moindre handicapé
  • pas le moindre vieillard, à partir de 40 ans, on cesse d'être interessant sauf si on est immortel

 

Dans mon précédant article, j'évoquai la sous représentation de l'homosexualité dans la littérature et même au cinéma, mais force est de constater qu'elle n'est pas seule à être sous représentée.

 

Qu'est-ce qui me fait kiffer un roman ? Plein de choses, la petite liste ci-dessous n'est pas exhaustive

 

1 – Un démarrage sur les chapeaux de roue, en plein au cœur de l’action !

 

Les grandes explications contextuelles m’ennuient, parfois même elles m’embrouillent et souvent, il faut bien l’avouer, elles ont un arrière goût de déjà lu/vu quelque part. Rien ne me ravie plus qu’un premier chapitre qui plante le décor par petites touches intégrées intelligemment à l’action. De préférence en mode « show don’t tell », mais il n'est pour autant pas nécessaire que la scène soit extraordinaire, juste qu’elle annonce la couleur, donne le ton, me donne envie de découvrir la suite…

 

2 – Le Show don’t tell

 

Je suis très sensible au style. Pas dans le sens élitiste, non. Je préfère souvent un style simple, pourvu qu’il soit efficace. J’entends par là qu’il doit servir le texte, l’intrigue, le propos de l’auteur. Ce que j’aime par-dessus tout s’est d’être embarquée au cœur de l’histoire. Ce qu’on appelle le show don’t tell, c’est quand l’auteur parvient à vous faire vivre et vibrer avec ses personnages. À contrario lorsqu’on m’explique et me raconte ce qui se passe, j’ai tendance à décrocher. C’est encore plus vrai lorsque cela touche aux sentiments : non, je veux pas connaitre dans les détails le pourquoi du comment, quand ça tombe comme un cheveu sur la soupe.

 

3 – L’humour et l’ironie

 

Par nature, je ne me prends jamais au sérieux et déteste qu’on me prenne la tête. Je ne lis pas pour déprimer, pour ça, il me suffit d’écouter les infos. Sans être rédhibitoire, l’absence d’humour ou d’ironie dans un texte s’apparente pour moi au manque de sel dans un plat. Bien sûr, l’humour est un ingrédient à manier avec subtilité. Il faut que cela soit bien fait, introduit au bon moment et dosé avec soin, mais lorsque la sauce prend, cela peut faire la différence entre une lecture sympa et une lecture jouissive !

 

4 – Les personnages

 

Ils sont le cœur du roman, son âme. Pour moi, un bon roman c’est d’abord des personnages, s’ils sont secondaires, juste les passagers d’un univers qui leur vole la vedette, je vais vite en éprouver de la frustration. Aussi fantastique, original, structuré ou fouillé que sera l’univers en question, jamais il ne remplacera des protagonistes forts, bien campés avec leurs petits travers, leur voix propre. Après, ces personnages peuvent être détestables, mes expectatives à leur égards ne seront simplement pas les mêmes que s’ils sont super cool. Plus le ou les héros sont atypiques, plus je m’en réjouis, après faut aussi que ce ne soit pas gratuit ou desserve l’intrigue.

 

5 – Le détail qui tue !

 

Un univers riche et cohérent permet de voyager, donne de la profondeur à une intrigue. Souvent, il suffit de pas grand-chose, d’une évocation, de termes bien choisis pour que la magie opère. Le choix d’un vocabulaire qui colle au décor, à l’univers, l’époque participe à sa cohérence. Perso je suis même prête à m’aventurer jusqu’en Absurdie pourvue que cela serve l’intrigue ou le propos de l’auteur. En revanche, je déteste avoir l’impression d’être prise pour une buse. Même en imaginaire, avant d’avancer n’importe quoi, il vaut mieux prendre le temps de faire quelques recherches et de vérifier ses sources.

 

6 – Une intrigue bien ficelée

 

Et bien sûr, il faut une histoire. En général, c’est sur la distance qu’on se rend compte si elle tient la route. Je ne suis pas une adepte de la surprise à tout prix et rien ne m’agace autant que les retournements tirés par les cheveux, sauf peut-être ceux qui sont trop prévisibles. Là aussi, c’est une question de dosage, d’alchimie.

 

7 – La cerise sur le gâteau

 

Ou ce petit plus qui donne au roman une dimension qui le sort du lot. La richesse de notre univers est étourdissante : à l’heure actuelle, sur notre planète, des gens vivent encore de cueillette et de chasse comme à la préhistoire, alors que d’autres envoient des sondes et des fusées dans l’espace. Alors, pourquoi se limiter à une représentation étriquée ? J’aime que l’auteur me sorte de ma zone de confort, qu’il ose, qu’il ne se cache pas derrière des personnages « idéalisés », que l’univers qu’il me propose ne soit pas une simple transposition de notre société occidentale, avec un renforcement de ses a priori…

 

Pour résumer, j'aime être surprise et recherche des lectures positives. Je n'ai rien contre quelques frissons, mais l’horreur pure et la surenchère dans la violence ne sont pas pour moi.

 

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Commentaires: 2
  • #1

    marguerite Roussarie (samedi, 18 mars 2017 22:18)

    Je plussois :) Ces derniers temps je réfléchis d'ailleurs beaucoup sur mes personnages à explorer d'autres choses que des stéréotypes, mais c'est pas simple on y revient un peu sans le vouloir, après tout les stéréotypes ne sortent pas de nulle part (tout à l'heure j'ai croisé une femme, sérieux si je l'avais décrite on m'aurait répliqué "tu te moques de moi, c'est trop cliché, personne ne s'habillerait comme ça dans la vraie vie !" ben si ) La couleur de peau tient je n'y pense jamais, parce que pour moi dans le futur on sera tous mélangés de toute façon !

  • #2

    Luce (dimanche, 19 mars 2017 07:27)

    Idem, je pense aussi, ou du moins je l'espère, que les hommes du futur se seront complétement métissé. Dans les Enfants du Passé, c'est le cas, du coup les quelques personnages racisés du roman sont des exceptions, issues du passé...